samedi 19 octobre 2013

Rapports annuels 2012 sur le service d'eau potable de la CAVO...l'enfumage ne suffit plus

En cette année  2013, décrétée par le président de notre agglomération "année de la transparence totale sur les questions de l'eau", il aura fallu attendre plus de 9 mois pour que les rapports annuels 2012 sur le service public de l'eau  soient enfin publiés. Enfin, c'est une façon de parler : pour en connaître la teneur, il faut consulter le blog de notre atelier citoyen qui a fait le forcing pour les obtenir, au nom de l'obligation légale de communication des documents administratifs.

Le rapport de synthèse de l'agglomération et les 9 rapports communaux des délégataires (Suez-Lyonnaise et Veolia) vous sont accessibles en cliquant sur l'onglet "documents officiels de l'Agglo du Val d'Orge" de la page d'accueil de notre blog, de même que ceux de l'année précédente.

Pour leur consultation dans nos 9 mairies, sous la forme de documents papiers, les valdorgiens devront  patienter encore un peu;  s'il n'y a pas trop de trafic dans nos rues, le long périple de ces rapports des bureaux de l'agglo jusqu'à nos mairies devrait s'achever au début du mois de novembre : une promesse à vérifier.

Pourquoi tant de lenteur?
 On comprend rapidement, en survolant ces documents, pourquoi les derniers défenseurs de la gestion privée de notre eau potable n'ont pas été très pressés de les divulguer: en effet, ils apportent une nouvelle  preuve accablante de l'abus de position dominante de Veolia et Suez Lyonnaise à l'égard des usagers du Val d'Orge.

 Une chape de plomb qui se fissure
Difficile, sur ces bases , de donner quitus aux 2 multinationales pour leurs prestations. Sylvain Tanguy, nouveau Vice-Président chargé de l'eau, avait, lors du dernier conseil communautaire, la mission impossible d'enjoliver le tableau. Le rapport des services de l'Agglo lui avait préparé le terrain: alors qu'il s'agit en principe d'une analyse des données du délégataire, le rapport de la CAVO se contente de les compiler, sans un seul mot de commentaire critique, ni une seule question posée.
Résultat, l'opération de com a viré au fiasco :Notre Vice-Président s'est pris les pied dans le tapis,contraint de passer en moins d'un quart d'heure d'un bilan élogieux de la gestion privée à l'aveu qu'il est impossible de faire confiance aux délégataires sur la base de ces documents.
Il faut dire que les quelques informations ou omissions relevées dans ces rapports, notamment par les élus de Morsang ou Longpont, étaient difficiles à contester:
- le caractère fictif d'une légère réduction du taux de fuite sur le réseau, faute d'une connaissance exacte du volume d'eau acheminé aux limites de notre agglo;
- la vétusté de nos canalisations, mise en exergue par la forte augmentation des interventions d'urgence pour réparations,
-les inégalités inexpliquées de tarifs ou et l'évolution erratique de la consommation selon les villes d'une année sur l'autre.
Autant de remarques suscitant une irritation croissante du président de l'Agglo, débordé par tous ces accros à l'obligation de pensée unique et de silence dans les rangs imposée habituellement aux élus communautaires.

quelques infos pour vous permettre de juger sur pièce 
Entretien des réseaux: un gros mensonge .
 Le rapport de synthèse de 2012 met en exergue une amélioration sensible de l'entretien des réseaux. Il annonce (hors Leuville) un taux  de renouvellement des réseaux passé entre 2011 et et de 2012 de 0,22% (soit un délai de 450 ans pour renouveler tout le réseau ! ) à 1,33% (soit un délai de 75 ans, compatible avec  la durée de vie moyenne des canalisations, une centaine d'année). 

Le hic, c'est que ce pourcentage est démenti par le rapport lui-même: les 1800 mètres de canalisation remplacés en 2012 correspondent  à 0,45% du réseau total.  Ce chiffre porte en fait le taux moyen réel de renouvellement sur 5 ans de 0,22 à 0,29% (soit un rythme de renouvellement de 300 ans) ,  toujours très inférieur au rythme nécessaire pour l'entretien des réseaux: Cela signifie que chaque année supplémentaire du contrat avec la Lyonnaise se traduit par une détérioration accrue du réseau existant: bonjour le progrès!


Et le tarif de l'abonnement?
Pour comparer les prix au mètre cube entre communes, le rapport d'ensemble de la CAVO ne comporte qu'un seul tableau...qui omet tout simplement de ce prix le coût de l'abonnement! Un oubli bien regrettable: le montant annuel de cette part fixe, c'est en effet ce qui illustre de la façon la plus éloquente le caractère arbitraire et injuste des tarifs imposés par nos 2 requins d'eau douce.

Nous avons établi  un tableau comparatif qui corrige cet oubli , à diffuser sans modération:
http://www.scribd.com/doc/177418238/Comparatif-Prix-Eau-des-villes-de-La-CAVO-2012
Que montre-t-il? Près de 300% d'écart entre le prix le tarif d'abonnement le plus bas, à Fleury, et le plus haut à Leuville, où Veolia ponctionne 74 euros par an à l'usager avant qu'il ait ouvert son robinet. Dans les 8 villes soumises à Suez-Lyonnaise, équipées du même matériel, l'écart maximum de prix sur l'abonnement est pourtant de 80%. Au lieu de l'harmonisation promise des tarifs, cet écart s'est même légèrement accru et la hausse est partout supérieure à l'inflation.
Résultat, à Sainte-Geneviève des Bois, en tête du racket par l'abonnement de la Lyonnaise, 278 480 euros ont été ponctionnées  en 2012  sur les usagers avant même qu'un seul robinet n'ait été ouvert!

Les plus pauvres payent le plus cher
Suite au combat mené par Gabriel Amard, à la tête de la nouvelle Régie publique des lacs de l'Essonne, la loi  Brotte votée cette année (Avril 2013) permet pourtant la suppression totale de la part fixe du prix de l'eau: le coût d'entretien du réseau peut être répercuté dans le prix du litre consommé, avec la possibilité d'une gratuité des premiers litres. Les dirigeants de notre agglo en sont loin, entérinant un système où les plus pauvres payent le plus cher. La calculette est nécessaire pour le vérifier: en effet, les rapports du délégataire se gardent bien d'indiquer les variations de prix au mètre cube induite par le montant très élevé de part fixe. Ils n'indiquent qu'un prix moyen correspondant à une consommation moyenne de 120 mètres cubes par an . Dommage: c'est ce qui révèle que, dans notre agglomération, les premiers mètres cubes, répondant aux besoins vitaux, coûtent bien plus cher que les mètres cubes d'agrément  : à Sainte-Geneviève, tandis que  le propriétaire avec grand jardin et piscine sera facturée 4,56 € du mètre cube, une personne  âgée en appartement  paye ainsi  5,28 € du mètres cube, soit 16% de plus: une sacrée incitation au gaspillage!

Collecte et traitement des eaux usées: explosion de la redevance SIAAP.
Rappelons la particularité de notre Agglo: l'assainissement de nos eaux sales dépend de 3 établissements publics différents, ce qui ne facilite pas la transparence: l'Agglomération elle-même, le Sivoa (syndicat de l'orge aval) et enfin le SIAAP, énorme syndicat qui gère l'assainissement  de Paris et la petite couronne (départements 92.93.94). Il nous facture le traitement de nos usées dans sa station de Valenton. Sans la moindre réaction des dirigeants de la CAVO, le SIAAP vient de nous imposer une augmentation de 15.4% en 2 ans du montant de sa redevance! Ce comportement rappelle que la gestion publique n'est pas une formule magique qui garantit tarif réduit et transparence, si les usagers restaient privés de tout droit de regard, et d'intervention  sur les décisions prises, et si les élus dirigeant les établissements publics refusent de rendre des comptes sur leur activité. Cela conforte 2 des demandes de notre atelier aux candidats aux prochaines municipales:
*  d'un service public local qui maîtrise globalement les différentes étapes du cycle de l'eau et les différentes parts de sa facture,
* l'urgence d'une étude pour réfléchir à un traitement local de nos eaux usées, pour réduire leur évacuation vers la station Valenton (en rappelant que nos collecteurs principaux, entre Villemoisson et Valenton, seront saturés en 2015)

Prix de l'eau pour les valdorgiens : Bientôt le record de France?
Pour prendre la pleine mesure du racket dont nous sommes victimes, il faut donner quelques chiffres sur la situation ailleurs en France, et disposer ainsi d'éléments de comparaison ( référence, le prix pour une consommation moyenne de 120m3/an)
 Le numéro de novembre 2013 du magasine  "que choisir" donne la situation des villes de plus de 60 000 habitants: il nous montre que:
* les 14 villes qui offrent les prix les plus bas en France sont toutes gérées en régie pour l'eau potable et l'assainissement, avec un prix au  mètre cube variant entre 2,69 euros à Besançon (en régie publique depuis 1531, authentique!...) à 3,29 euros à Paris (de retour en régie en  2010).
* Dans notre Bassin , géré par l'agence de l'eau Seine-Normandie, la dernière étude d'ensemble en 2011, donne un prix moyen de 3.72 euros au mètre cube dans une fourchette  entre 2,9 et 4.6 euros au mètre cube pour 85% de la population.
Et chez nous? C'est vite vu: Avec un prix moyen de 4,39 euros pour les 9 communes soumises à la Lyonnaise et de 4,59 euros pour Leuville , dans les grilles de Veolia, les valdorgiens, subissent une surfacturation de l'ordre de 40% par rapport  au tarif moyen des villes en régie, et même de 18% par rapport à la moyenne régionale (où, pourtant, la gestion privée reste très majoritaire).
Voyons ce qu'il en est de l'objectif d'une harmonisation des prix à l'échelle de l'agglo pour justifier la prolongation des contrats. Nouvelle déconvenue: toutes nos villes subissent des hausses voisines, supérieures à l'inflation, ce qui entérine les écarts existants.


La situation des 3 villes qui peuvent passer en gestion publique dès 2015
Examinons de plus près la situation des 3 communes (Bretigny, le Plessis-Pâté, Sainte-Geneviève) dont les contrats doivent se terminer en 2015. Leurs situations sont diverses: les plesséins (3.91euros le m3) se font un peu moins grugés que les brétignolais  (4.35 euros) ou les génovéfains, 4.78 euros le m3.
Mais les usagers de ces 3 villes sont victimes de tarifs très au-dessus de la moyenne.
A Sainte-Geneviève, particulièrement: les 4,78 euros du mètre cube payés par les Génofévains crèvent même le plafond de la fourchette de prix régional donné par l'Agence de l'Eau . On attend de tout élu, en pareil cas, qu'il se donne tous les moyens pour échapper au plus vite à ce rançonnement. Sauf dans le Val d'Orge, qui s'illustre tristement dans la  soumission aux puissances d'argent: Non seulement les maires actuels des 3 villes refusent l'échéance de 2015 fixée par la loi  pour la fin de leurs contrats avec la Lyonnaise, mais ils ont approuvé le mandatement à prix d'or par l'Agglo du  cabinet SP 2000 pour obtenir par dérogation la prolongation de ces contrats et permettre à la Lyonnaise. de plumer leurs administrés 2 ans de plus. Il faut mesurer la portée de ce scandaleux cadeau, sachant qu'un retour en  régie se traduirait, dans la période actuelle, par une baisse d'au moins 20%  de la facture:  Pour la seule ville de Sainte-Geneviève, c'est au bas mot 3,3  millions d'euros supplémentaires en 2 ans qui seront pris dans les poches des habitants pour gonfler les profits de la Lyonnaise. Quelles peuvent bien être les motivations d'une décision aussi contraire aux intérêts des habitants?

En conclusion, à l'examen de ces quelques chiffres, les valdorgiens n'ont pas besoin d'un audit à 139 000 euros pour comprendre où est leur intérêt:


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