mardi 17 mars 2015

la gestion durable de l'eau: un objectif inconciliable avec les exigences de profit à court terme des actionnaires


Dimanche 22 mars 2015, la journée mondiale de l'eau est placée cette année sous le thème eau et développement durable.

Cette thématique est l'occasion pour nous de rappeler combien  la gestion privée, qui prédomine encore en France pour l'eau potable, est préjudiciable à une préservation durable de ce bien commun si fragile.

Aujourd'hui, les exigences des actionnaires dictent les choix de gestion et d'investissements des multinationales qui dominent  encore les services publics d'eau potable en France. Elles sont devenus inconciliables avec la préservation à long terme d'une eau potable de qualité. Pourquoi?:

* Leur impératif d'un retour  immédiat sur investissement (taux de profit annuel ou "taux de rendement") à 2 "chiffres" (c'est à dire supérieur à 10%) pèse lourdement sur les exigences de qualité et d'économie de la ressource. Ces profits poussent à: 

* Des économies systématiques sur la réhabilitation  des réseaux, de ce fait très insuffisamment entretenus ( dans la CAVO, le rythme actuel de travaux permet une réhabilitation tous les 300 à 400 ans, alors que la durée moyenne de bonne conservation des réseaux est de 100 ans environ).  Plus il y a de fuites, plus il y a de mètres cubes d'eau à facturer, plus le chiffre d'affaire augmente, cette logique productiviste, c'est l'ennemi d'une gestion raisonnable.


*  Une réduction  des effectifs, avec des secteurs géographiques toujours plus étendus à surveiller pour les équipes de maintenance, avec des délais d'interventions en cas de fuites nécessairement plus longs, source de gaspillage.sans compter une ignorance  particulièrement désinvolte du patrimoine de production et distribution d'eau potable  (cartographie inexistante ou très incomplète). Une réduction d'effectifs également pour les services clientèles, ce qui fait que la moindre réclamation se transforme parcours du combattant.

* Plus grave, en Essonne, cette logique se traduit par une passivité et même une complicité des opérateurs d'eaux avec les pratiques d'agriculture intensive et d'usage de produits phytosanitaires polluant pour nos ressources souterraines rendant ces ressources impropres à la consommation: cette situation a rendu  les villes et les usagers totalement captifs des usines de repotabilisation de l'eau  dont la Lyonnaise a le monopole en Essonne:  des opérations à l'empreinte carbone très coûteuse pour notre planète


* Défense d'un système dans lequel les gros agriculteurs les plus prédateurs d'eau potable, sont encouragés par des tarifs plus avantageux, et par un transfert sur les particuliers de la part la plus lourde de la fiscalité instaurée pour l'assainissement et la dépollution.

* Un modèle capitaliste qui permet aux opérateurs de démultiplier artificiellement leurs filiales pour empècher tout contrôle. sous-couvert du nom historique "Lyonnaise des eaux"
on trouve l'actionnaire dominant GDF-SUEZ, SUEZ ENVIRONNEMENT qui contrôle la
Lyonnaise des eaux, qui ne comprend pas moins que 4 tentacules en Essonne, entre production, distribution et études:
* Eau et Force (propriétaire des usines de repotabilisation de viry morsang vigneux)
* Eau du Sud Parisien (ESP) , (gestionnaire des mêmes usines de repotabilisation)
-* Société des Eaux de l'Essonne (SEE) (qui achète au prix fort aux 2 usines de morsang et viry l'eau qu'elle vend ensuite aux usagers du Val d'Orge,
* SAFEGE (qui dans le cadre d'un groupement, récupère chaque année de nombreux marché de Maitrise d'oeuvre de la CAVO ou qui est financé par la préfecture pour la cartographie des risques d'inondations en Essonne) . Cette démultiplication permet des jeux de surfacturation interne (location au prix fort des locaux entre filiales, surfacturation du prix de vente  de l'eau en gros etc...) et d'optimisation fiscale mais handicape sérieusement une vision et une approche globales du cycle de l'eau.



world water day pictures

 Première visite d'état des lieux
Pour marquer notre détermination à préparer  la création d'une régie publique pour la distribution de notre eau potable, nous donnons rendez-vous à tous les valdorgiens devant siège de suez-environnement -lyonnaise des eaux dans notre secteur: Agence Suez-Lyonnaise de Villemoisson sur Orge

 Le dimanche 22 mars 2015,

à 10 heures du matin

46 rue des Gardes Messiers 

à Villemoisson sur Orge

 

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 Nous vous y attendons nombreux
Ce premier repérage des lieux sera suivi dans les prochaines semaines d'une proposition de rencontre aux salariés de Suez-Lyonnaise, en présence de salariés de Veolia ou la Lyonnaise qui ont déjà connu l'expérience positive d'un passage en régie publique et d'un transfert de contrat du délégataire privé à à la régie publique.

Cette initiative est aussi pour nous l'occasion de rappeler aux dirigeants de l'Agglomération du Val d'Orge  l'engagement qu'ils ont pris le 17 décembre 2015, par une délibération adoptée ce jour-par le conseil communautaire, à savoir :
L'organisation d'un scrutin en juin 2015 pour laisser aux habitants le choix du futur mode de gestion de l'eau potable à la fin des contrats de délégation en cours (mai 2017)

lundi 16 mars 2015

Lettre ouverte au Président de l'Agglomération sur l'organisation de la consultation des habitants

Le 17 décembre 2014 , le conseil communautaire de l'Agglomération du Val d'Orge (CAVO)  adoptait, à la quai-unanimité, une délibération prévoyant l'organisation en juin 2015 d'une consultation pour donner aux  habitants le dernier mot pour le choix  du futur mode de gestion du service d'eau potable. Une mesure démocratique  positive, dans un  domaine qui concerne chacun d'entre nous, mais dont la gestion a été synonyme d'opacité durant des décennies.

2 mois et demi plus tard ce vote, l'inquiétude grandit parmi les valdorgiens:
Le dernier magazine de la CAVO  est muet sur la date et l'organisation de ce scrutin, et selon des agents de la CAVO bien informés,  son projet de budget 2015 (toujours pas voté) ne prévoit aucun crédit pour son financement.

Cette situation d'incertitude a conduit notre association à adresser  une lettre ouverte au président de la CAVO, M. O. Leonhardt, pour qu'il apporte au plus vite les précisions nécessaires sur la préparation de la consultation décidée le 17 décembre. 

Courrier envoyé en recommandé avec accusé de réception le 20 février dernier:

<< Sainte-Geneviève-des-Bois, le 14 Février 2015
 
Monsieur le Président,

Le 17 décembre dernier, le conseil communautaire a décidé l’organisation d’une consultation des habitants sur le mode de gestion de l’eau potable au sein des 10 villes constituant la communauté d’agglomération.

Notre association qui milite pour la création d’une régie publique en la matière a enregistré avec satisfaction le résultat de cette délibération même s’il nous eût paru préférable que le vote portât sur la décision de recourir à ce mode de gestion.
Nous avons toutefois noté avec satisfaction que ceux qui se sont exprimés franchement lors du débat sont tous intervenus en faveur de ce mode de gestion. Mais nous avons cru comprendre que la création d’une régie publique ne réunit pas actuellement un consensus parmi les conseillers communautaires et qu’il a donc été décidé de s’en remettre au vote des habitants.

Nous nous félicitons de cette initiative et nous la soutenons.
La consultation devrait permettre aux conseillers communautaires encore indécis de se forger une opinion ferme en entendant celle de leurs concitoyens.

Elle doit, pour atteindre son objectif, non seulement être l’occasion d’une information claire et objective mais aussi d’un large débat sur ce sujet particulièrement important pour le quotidien des habitants du Val d’Orge.
Notre association entend y prendre toute sa place.

Au vu des échéances de l’année 2015, entre les élections départementales en mars, les discussions sur l’avenir des agglomérations à l’automne et les élections régionales en décembre, il reste peu de temps pour organiser cette consultation qui doit avoir lieu avant l’été.
Sa préparation est par conséquent très contrainte pour respecter les dispositions du Code général des collectives territoriales pour ce type d’exercice démocratique.

Il faut donc rapidement définir la question qui sera posée, arrêter les modalités d’organisation et prévoir les moyens financiers.
Aussi, nous vous demandons de bien vouloir réunir toutes les conditions pour que cette consultation prenne valeur d’exemple de ce que doit être la démocratie locale à l’échelle de notre agglomération.
C’est en droite ligne du choix direct des conseillers communautaires par les électeurs lors du dernier scrutin municipal.

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de nos respectueuses salutations.

La Présidente, Nicole Estève >>
 

(clic droit sur l'image ci-dessous  pour l'ouvrir et l'agrandir )


lundi 9 mars 2015

coupures d'eau: Ségolène Royal renonce à l’amendement Cambon !



Après avoir apporté son soutien à l’amendement du sénateur Cambon rétablissant les coupures d’eau pour impayé, Ségolène Royal a finalement  changé d’avis. Elle  assure que le texte original de la loi sur la transition énergétique sera rétabli. La ministre a indiqué :  
« Je tiens à rassurer sur la question de l’accès à l’eau. Après expertise, j’annonce qu’il n’y aura aucun recul et que le texte sera rétabli. »
La Coordination Eau Île-de-France et la Fondation France Libertés se réjouissent que le bon sens et la mobilisation de ces derniers jours l’aient finalement emporté ! L’amendement Cambon, rejeté par tous sénateurs socialistes, de gauche et écologistes, avait suscité une levée de boucliers des associations de consommateurs, la CLCV en particulier qui a écrit à la ministre.
Dans le même sens, France Eau publique (FEP) qui réunit les principales régies publiques adhérentes de la Fédération nationale des collectivités concédantes et des régies (FNCCR) dont Paris, Nice, Poitiers, Noréade, a annoncé, par la voix de son Président Christophe Lime, lors d’une rencontre avec la Coordination Eau Île-de-France et la Fondation France Libertés, que les régies adhérentes avaient décidé d’un moratoire sur les coupures d’eau en application de la Loi Brottes. Cela fait suite à la décision de la Noréade, une régie publique, de ne plus couper l’eau pour impayés après sa condamnation au tribunal de Valenciennes.
 

Et dans la CAVO? Censure et silence sur sur la misère.

Les rapports annuels sur le service d'eau potable diffusés en 2014, manifestent une volonté choquante d'ignorer la loi:
Dans ses rapports,  pour nos communes, rapport accessibles aux usagers uniquement sur le site de notre Association (onglet documents officiels de la CAVO en haut de notre page d'accueil, rapports 20013)  Suez-Lyonnaise réinterprète à sa guise la loi brotte en écrivant que "elle encadre les coupures d'eau" alors-même que cette loi les interdit  en toute circonstance. Dans le texte de ses  rapport, Suez-Lyonnaise affirme qu'il y a des contradictions dans la loi et qu'une nouvelle loi est nécessaire! Bien qu'alertés par notre association, pas un élu n'a réagi lors de la présentation des rapports à ce refus d'appliquer un  progrès social important.
Et, pour connaitre la réalité des coupures d'eau pour impayés dans le Val d'Orge, c'est peine perdue. Pour les marchands d'eau, le rapport annuel ne rend pas obligatoire ces informations, il doit seulement indiquer  le "Taux d'occurrence des interruptions de service non programmées" (panne de la distribution d'eau).......et comme les coupures pour impayés sont très délibérément  programmées, elles ne seront pas communiquées.
Comment ne pas être choqué par une telle mauvaise foi?

Pour les familles, faire appliquer la loi Brottes et faire cesser les coupures qui se poursuivent encore.

Maintenant que l’amendement Cambon est écarté , il faut revenir à l’essentiel et à l’urgence. La Fondation France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France, dont Aggl'eau publique Val d'Orge fait partie, reçoivent tous les jours des témoignages de personnes en difficultés victimes des coupeurs d’eau, le plus souvent Veolia et la Saur.

 Plus de 500 témoignages ont été recueillis à ce jour. Nos associations demandent à  la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) à suivre l’exemple de France Eau Publique et à appliquer la loi sans plus attendre.
Personne ne peut vivre sans eau sans endurer un véritable calvaire. Les associations resteront donc vigilantes et mobilisées sur l’application effective des déclarations de  la Ministre et le vote en ce sens des parlementaires.
Elles sont disponibles pour continuer le travail entrepris dans l’intérêt des familles et du droit universel à l’eau.
 
Au-delà de ces actions immédiates, le choix pour notre agglomération d'une régie publique avec personnalité morale, c'est à dire avec des associations d'usagers parties prenantes des décisions au sein du conseil d'administration, c'est la meilleure garantie pour écarter directement ces pratiques inhumaines