jeudi 14 avril 2016

Pesticides: les résultats inquiétants de plusieurs communes de CEA

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 Les pesticides: ennemi N°1 des abeilles et de l'eau

Il est aujourd'hui avéré que les pesticides (biocide, désherbants, insecticides, fongicides…) figurent parmi les principales causes de perte de la biodiversité en Île-de-France.
Ils  sont présents partout dans l'environnement : Ils polluent l'eau, l'air, la pluie, les sols et les organismes vivants et constitue une des principales causes de la mortalité de masse qui frappe les abeilles.

Des dégâts aggravés en milieu urbain

Si la responsabilité en incombe en grande partie à l’agriculture intensive et la gestion des infrastructures de transports, les collectivités, les entreprises et les particuliers utilisent également ces produits en zone non agricole, ce qui a un impact certain sur l’environnement et sur la santé humaine. En effet,  lorsque ces substances sont employées en milieu urbain, fortement imperméabilisé, elles sont massivement entrainées par la pluie vers les rivières et altèrent la ressource en eau potable. Elles provoquent inévitablement de profondes modifications de l’environnement.
En arrêtant l’usage des pesticides sur les espaces dont elles ont la charge, les collectivités agiraient à double titre en faveur de la biodiversité:  Elles diminueraient leur impact sur le milieu, et, par leur exemplarité, elles joueraient un rôle de prescripteur, de relais en direction de leurs administrés, particuliers ou entreprises.

Dans la vallée de l'orge, beaucoup de promesses......

Depuis maintenant 9 ans, les communes de notre Agglomération, sous l'égide du SIVOA (syndicat de la Vallée de l'Orge Aval) se sont engagées dans  Phyt'eau Cités, Programme de prévention des pollutions par les produits phytosanitaires. Un programme qui vise notamment à inciter  les services communaux ou des agglos de voiries et espaces verts, pour les inciter à limiter l'emploi de ces produits.
Une action menée dans une union sacrée entre collectivités publiques et multinationales de l'eau (Véolia et Suez-environnement) et qui a donné lieu au fil des ans à de nombreuses opérations de communication laissant le sentiment que les produits phytosanitaires ont été bannis par les  services communaux.
Dernières fanfaronnades, les déclaration de M. Francis Cholley, président du SIVOA, se vantant en décembre 2015 que "Dix communes sont détentrices de 4 feuilles sur le territoire c’est-à-dire n’utilisent quasiment plus de produits phytosanitaires "

..... mais des résultats qui ne sont vraiment pas à la hauteur!

La mise à jour annuelle récente de la cartographie de Natureparif revèle malheuresement des résultats beaucoup moins glorieux sur le territoire de notre agglomération.
Natureparif , c'est  l'agence régionale pour la nature et la biodiversité créée par le Conseil régional d'Île-de-France  pour assurer la promotion de la gestion écologique des espaces verts, par exemple à travers un guide de gestion différenciée à destination des collectivités.

Depuis 2011,  via sa cartographie de l’« objectif zéro pesticide » en Île-de-France, Natureparif  fait un état des pratiques des collectivités  sur les espaces dont elles ont la gestion (directe ou indirecte). Cet état des lieux  mise à jour annuellement valorise ainsi celles qui se sont affranchies de pratiques très nocives pour la santé humaine et l’environnement pour passer au « zéro pesticide ».

La mise à jour de cet état des lieux, opérée en mars 2016, revèle une situation très inégale dans les 21 communes de CEA; plus grave on constate  des résultats parfois en recul et plusieurs communes où tout reste à faire.
http://www.natureparif.fr/agir/plateforme-thematique/espaces-verts/l-operation-zero-pesticide/664-objectif-zero-pesticide-en-ile-de-france 

 A 9 mois de l'interdiction totale de l'usage des pesticides pour les pouvoirs publics, la crainte est sérieuse de voir plusieurs de nos communes devenir hors la loi.

Les pratiques en vigueur dans nos communes sont en effet inquiétante à moins de 9 mois de la date fixée (1er janvier 2017) par la loi relative à la transition énergétique pour l'interdiction totale de l’utilisation des produits phytosanitaires par l’Etat, les collectivités locales et les établissements publics sur les voiries, dans les espaces verts, forêts et promenades ouverts au public: Comment croire que celles qui n'ont pas été en mesure de mettre en oeuvre leur objectif de zéro pesticides seront capables de la faire en 9 mois?

Le classement des 21 communes de Coeur d'Essonne Agglomération en matière d'utilisation de pesticides:



On peut classer les 21 communes de notre agglomération Coeur d'Essonne en 6 catégories par ordre décroissant de bonne pratiques
1er groupe: les 5 communes qui déclarent avoir renoncer totalement aux produits phytosanitaires parmi lesquelles Avrainville, Bretigny, Longpont, Plessis-Pâté et Saint germain les Arpajon

2ème groupe, 4 communes qui ont renoncé aux produits phytosanitaires pour la plupart de leurs espaces publics sauf leurs cimetières, au motif de difficultés particulières liés à ces espaces publics. Une difficulté qui n'est pas insurmontable à condition de s'en donner les moyens , cf l'étude cimetieres-et-terrains-de-sports-sans-pesticides?

Viennent ensuite 8 communes aux pratiques inégales, déclarant un usage majoritaire ou non des pesticides dans leurs différents espaces publics (5 type d'espaces publics sont recensés.)

Enfin  en queue de classement, 4 communes complètement à la traine:  2 d'entre elles n'ont même pas pris la peine de répondre au questionnaire de Natureparif , ce qui laisse craindre des pratiques peu vertueuses et 2  communes, Sainte Geneviève des Bois et Morsang sur Orge qui déclarent continuer à utiliser les pesticides dans leurs 5 catégories d'espaces publics !!!
Des résultats d'autant plus choquants que la Ville de Morsang organise dans le même temps des campagnes pour engager ses habitants à éviter les pesticides, qu'elle s'affiche favorable à l'apiculture et que Saint-Geneviève-des-Bois se donne une image de ville fleurie valorisant la nature.

Des résultats locaux conformes à l'impuissance   des pouvoirs publics face au lobbys de l'agro-business

 Ces médiocres résultats locaux  font  en effet écho à l'échec du Plan national Ecophyto
rendu public en décembre 2014 par le ministère de l’Agriculture. Le bilan de ce plan Écophyto, visant la réduction de  l’utilisation des produits phytosanitaires, n’est en effet pas bon.Le recours à ces produits a augmenté de 5 % en moyenne entre 2009 et 2013, de 9,2 % entre 2012 et 2013. Avec moins d’insecticides, mais plus de fongicides et d’herbicides, on constate que les pratiques des exploitants agricoles français ont changé, mais malheureusement pas dans le sens nécessaire.


SOS pour l'Orge! 

La situation de notre rivière mériterait pourtant une mobilisation autrement plus sérieuse :
Selon le rapport  du SYndicat de l'Orge sur la qualité de l'eau en 2014,
http://syndicatdelorge.fr/kiosque/336-rapport-developpement-durable-2014.html, page 10, le glyphosate et l’AMPA , son produit de dégradation (issu essentiellement des désherbants)  dépassent les seuils sur l’ensemble du linéaire étudié. Il faut savoir que l'AMPA peut s’accumuler dans les sols et entraîner un impact sur la « population humaine ». Rappelons que le glyphosate et ses co-formulants sont non seulement classés “cancérogènes probables” par l’OMS,  mais également des substances toxiques pour la reproduction. Et lorsqu’on sait avec quelle désinvolture coupable la Commission européenne s’est occupée ces 10 dernières années du dossier des perturbateurs endocriniens, avec une condamnation à la clé de la Cour européenne de justice, les citoyens  européens ont de bonnes raisons de rester vigilants et exigeants à l'égard du parlement européen, de leurs parlements nationaux et de leurs élus locaux


 Résultat de recherche d'images pour "pesticides phytosanitaire" pollution de l'eau glyphosate"


En ce domaine encore les habitants vont devoir exercer leur devoir d'alerte et exprimer beaucoup plus fortement  leurs exigences  que les pratiques soient conformes aux déclarations d'intention des nos dirigeants

Tout d'abord en veillant à la fiabilité des informations en ce domaine;
Citoyens et associations de protection de l’environnement sont ainsi  invités à solliciter les collectivités n’ayant pas encore répondu au questionnaire en ligne de Natureparif  afin de pouvoir disposer d’une information complète et transparente.  
Là ou les les résultats sont publiés, tout constat d’une divergence entre les pratiques déclarées et la réalité de terrain doit être signalée à Natureparif (par courriel adressé à jonathan.flandin@natureparif.fr) en précisant la date, l’heure, le lieu précis, les circonstances climatiques et si possible une photo de l’acte d’application, l’identité de l’applicateur et le nom du produit appliqué (en milieu urbain uniquement, cette enquête ne concernant pas les usages agricoles).

Ensuite, en imposant la question des risques inhérents aux pesticides pour la santé publique, la biodiversité au coeur du débat public pour obtenir enfin une réorientation de notre pays qui figurent encore parmi les premiers utilisateurs de pesticides par habitant.

La rediffusion de l'émission récente de Cash investigation à ce sujet reste un bon support de sensibilisation et d'échange.
Produits chimiques : nos enfants en danger_février_2016



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